Voilà maintenant deux ans que le pays est doté d’une constitution censée changer le visage du maroc. Etonnement, sa lecture plurielle offre plusieurs interprétations. Ce texte est-il finalement un savant compromis ou est-il simplement défaillant ?
Difficile pour les experts de dresser un jugement unanime sur le nouveau texte constitutionnel marocain. Fruit du climat régional marqué par les révolutions arabes et du mouvement de contestation populaire que le Maroc a connu au début 2011, l’adoption de la Constitution a d’abord rassuré la majorité des avis politiques, avant de susciter le scepticisme de certains. Deux ans après le referendum qui l’a consacré, son usage est aujourd’hui sujet à débat, puisqu’il offre une occasion « grandeur nature » de tester son réel potentiel démocratique. Depuis, les acteurs politiques et les médias n’ont de cesse de faire référence à cette Constitution qu’ils considèrent, pour la plupart, à la hauteur des attentes d’ouverture du pays. Mais qu’en est-il réellement ? Plusieurs interrogations font aujourd’hui leur apparition, d’où le besoin d’apporter quelques éclairages. Dans un corps constitutionnel, les lois organiques font office d’ossature. Or, la plupart d’entre elles ne sont toujours pas rédigées, dont celle, prioritaire, de la primature du chef du gouvernement. Les délais d’attente sont-ils anormalement lents ? Par ailleurs, les juristes relèvent l’incohérence de la traduction en version française des statuts juridiques prônés par la Constitution, ainsi que des failles dans l’interprétation juridique du texte.
Par Sami Lakmahri et Reda Mouhsine
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