C’est une histoire bien singulière que celle de la ville d’Oujda. Contrairement aux autres cités du royaume, son sort n’est pas scellé par le Traité de Fès qui établit le Protectorat français et espagnol sur le Maroc en 1912. Hubert Lyautey, encore lui, marche sur la capitale de l’oriental dès le 29 mars 1907. La France, qui occupe l’Algérie depuis près de 80 ans, semble n’avoir jamais digéré que l’émir Abdelkader, résistant historique à la domination française, trouve refuge dans Oujda et ses environs. Une stratégie confirmée par l’historien algérien Ismaël Hamet qui explique à ce sujet que «lorsque les ennemis gagnèrent du terrain, l’émir trouva refuge au Maroc oriental, en suivant les bordures du Rif pour se retrouver à Oujda, où il fut chaleureusement accueilli». Un soutien qui va servir de prétexte à un harcèlement constant de la France sur l’ensemble de l’Oriental et Oujda en particulier. Tôt ou tard, la ville devait être punie. L’occasion se présente le 19 mars 1907, lorsque le docteur Emile Mauchamp est assassiné à Marrakech par des Marocains qui le soupçonnaient d’espionnage et de prosélytisme chrétien. Les représailles arrivent donc dix jours plus tard par l’intermédiaire d’une expédition militaire qui n’a, au final, pas besoin de combattre faute de résistance. Malgré des négociations entamées avec le sultan Moulay Abdelaziz pour l’évacuation d’Oujda, les occupants ne quitteront la capitale de l’oriental qu’à l’indépendance.
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