Que pensez-vous des chefs d’inculpation portées à l’encontre d’Ali Anouzla ?
En ce qui nous concerne, nous avons publié un communiqué dans lequel nous avons relevé quelques points, notamment l’incohérence de la poursuite de Ali Anouzla dans le cadre de la loi antiterroriste. Nous avons demandé qu’en cas de poursuite, cette dernière doit être effectuée sur la base des dispositions du code de la presse. Mais avant tout, nous avons réclamé que Anouzla provisoire soit immédiatement mis en liberté. Anouzla a maintenant été déféré devant le juge d’instruction près de la Cour d’Appel de Rabat, nous attendons les résultats de l’enquête judicaire pour pouvoir prendre les mesures adéqutes.
Quels sont les arguments juridiques que la défense peut utiliser dans le cas de l’affaire Anouzla ?
Pour l’instant on ne peut pas faire grand-chose. Nous avons demandé à avoir accès aux procès verbaux. Quand nous aurons la possibilité d’accéder à ces documents, nous pourrons alors savoir comment procéder. L’enquête de la BNPJ est tenue secrèteau jour d’aujourd’hui. Entre-temps nous avons réussi à lui rendre visite. Nous nous sommes enquis de sa santé et il semble que jusque-là, Ali Anouzla a été correctement traité.
La loi antiterrorisme est-elle encore justifiée ?
Cela fait longtemps, et bien avant cette triste affaire, que les avocats et la société civile déclarent que cette loi ne sert plus à rien. Nous pensons que le code pénal est assez doté en termes de dispositions qui répondent aux crimes et aux menaces terroristes. Ce n’est donc pas nouveau. La loi anti-terrorisme n’a fait qu’alourdir des textes déjà existants, que ce soit dans le code pénal ou dans la procédure pénale.
* Avocat du journaliste Ali Anouzla