Une perte nationale
Dans un pays qui manque cruellement d’intellectuels de haut niveau, la figure de Mohamed El Ayadi est considérée comme une perle rare. La perte de l’écrivain, historien et sociologue n’en est que plus douloureuse. Ce 9 octobre 2013 est un jour de deuil. Nombreux sont ses amis et admirateurs encore sous le choc d’une disparition prématurée, tant Mohamed El Ayadi avait à donner à son pays. Pour beaucoup, son esprit est toujours parmi nous.
Drôle de dame
Elle ne laissait personne indifférent. Tous ceux qui l’ont côtoyée en sont encore marqués. Le 15 décembre 2013, Fatima Oufkir a quitté ce monde qui lui a réservé tant de bonnes, mais surtout de mauvaises surprises. Pourtant, elle n’était pas du genre à se laisser abattre. Et ce ne sont pas 18 ans de bagnes qui l’ont empêchée à goûter de nouveau au plaisir de la vie et de parfaire l’éducation de ses enfants. Avec elle, c’est réellement une page de l’Histoire qui se tourne.
Le crayon contre l’oppression
Son combat de militant des années de plomb restera un modèle du genre. L’artiste et dessinateur Abdelaziz Mouride s’est éteint le 7 avril 2013. Un des fondateurs de l’Organisation 23 Mars, l’homme endure les pires sévices pendant près de dix ans de détention. Son courage s’associe à sa fibre artistique pour produire finalement des bandes dessinées qui dénoncent l’oppression. Le pays regrette la perte d’une véritable encyclopédie de la mémoire de ces tristes années.
Une éminence perdue
Le Maroc perd en ce triste 3 février 2013 l’expert incontesté des questions économiques et sociales. Driss Benali, probablement l’économiste le plus brillant de sa génération, s’est illustré par la pertinence de ses analyses, son courage politique, et son engagement infaillible pour un Maroc meilleur. Auteur d’une production écrite aussi dense que précieuse, Benali lègue à son pays le fruit de plusieurs années de recherche. Les hommages et témoignages multiples autour de sa disparition sont bien la preuve de l’importance du personnage.
Un comique populaire
Le diabète a finalement eu raison de Mohammed Benbrahim, lui qui tenait mordicus à jouer même quand la maladie le lui déconseillait. Le comédien, devenu célèbre par son humour populaire, s’est éteint à l’âge de 64 ans, en mai de l’année passée. La nouvelle du décès de celui qui s’est illustré en campant le rôle de Zrirek, dans Casanegra de Noureddine Lkhmari, a ému toute la scène artistique marocaine. Il repose désormais dans le cimetière de Bir Jdid, sa ville natale, auprès des siens.
Une féministe s’en est allée
Zhor El Alaoui, doyenne du féminisme marocain, a tiré sa révérence en novembre 2013. Si son combat pour les droits des femmes est connu de tous, son engagement pour la démocratie et ses luttes estudiantines le sont moins. Née à Fès en 1940, cette fille de bonne famille fut une des militantes de la première heure au sein du syndicat des étudiants, l’UNEM, avant de rejoindre l’Organisation marocaine des droits de l’Homme pour enfin faire du féminisme son principal cheval de bataille.
Faria l’oublié
Qui dit épopée de la sélection marocaine de football au mondial Mexico 86, dit forcément Mehdi Faria. Le plus illustre des sélectionneurs des Lions de l’Atlas est mort en 2013. Le Brésilien d’origine, Marocain de cœur, s’est éteint dans l’indifférence, lui qui a emmené l’équipe nationale de football en huitièmes de finale du mondial au Mexique. Une première africaine. établi de son vivant à Kénitra, Mehdi Jose Faria touchait une maigre pension ne dépassant guère les 2 500 DH. Triste fin pour une icône du football national !
La dernière chikha
Juin 2013. Une grande icône de l’Aïta nous a quittés. Hajja Hammounia s’est éteinte à l’âge de 76 ans des suites d’une longue maladie respiratoire. De son vrai nom Fatima El Kout, la chanteuse avait su s’imposer dans un monde de la chanson populaire encore largement machiste. Hammounia a également été une source d’inspiration pour de nombreux artistes, notamment Khadija Margoum ou encore le chanteur du chaâbi Hajib.