Le ministre délégué aux Affaires étrangères a remis la question de l’indemnisation des expulsés marocains d’Algérie sur la table du Parlement. Alger ne l’entend pas de cette oreille.
Toi d’abord, non toi d’abord. C’est en substance la forme de la querelle diplomatique qui occupe en ce moment les gouvernements marocains et algériens. L’objet de cet énième litige remonte à l’année 1975, pendant laquelle les autorités algériennes décident l’expulsion de quelque 40 000 Marocains vivants sur son sol. Les biens (pour la plupart immobiliers) de toutes ces familles n’ont jamais été indemnisés par l’Algérie, qui décide même de légaliser leurs possession par l’Etat, à travers la Loi de finances 2010. Le 13 novembre dernier, au parlement de Rabat, Youssef Amrani, le numéro 2 de la diplomatie (gouvernementale), dénonce cette attitude et souhaite défendre l’intérêt des expulsés marocains. La réponse d’Alger ne se fait pas attendre. Nos voisins estiment d’abord que les travailleurs marocains expulsés n’étaient pas en possession de biens et que concernant l’immobilier, la plupart d’entre eux n’étaient que locataires. Second argument, les travailleurs algériens expulsés du Maroc en 1973 n’ont eux non plus perçu aucun dédommagement. La première explication est en contradiction avec le contenu de la Loi de finances 2010, et la bataille des chiffres continue pour la seconde. Comme tant d’autres litiges concernant les deux pays, la voix de la raison reste la plus impénétrable.
Les puissants se battent à grands coups sur les petites gens. Cela continuera ainsi, tant que durera le silence ou l’approbation patriotarde des seconds; ce qui confirmera aux premiers, dans leur conviction de n’avoir affaire qu’à des masses stupides, indignes de respect et capables de gober les discours les plus démagogiques. La ruse des bergers pour rassembler leurs troupeaux est de crier au loup.
Les puissants se battent à grands coups sur les petites gens. Cela continuera ainsi, tant que durera le silence ou l’approbation patriotarde des seconds; ce qui confirmera les premiers, dans leur conviction de n’avoir affaire qu’à des masses stupides, indignes de respect et capables de gober les discours les plus démagogiques. La ruse des bergers pour rassembler leurs troupeaux est de crier au loup.